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Le syndrome du bébé secoué : qu’est-ce que c’est ?

Le syndrome du bébé secoué a de nombreuses conséquences sur la vie d’un enfant. Découvrez dans cet articles les causes et conséquences du syndrome du bébé secoué et jusqu’à quel âge les enfants peuvent être concernés. Enfin, nous vous donnerons les recommandations de l’HAS (Haute Autorité de Santé) afin de sensibiliser sur ce sujet et d’éviter de nouveaux drames.

Qu’est-ce que le syndrome du bébé secoué ?

syndrome du bébé secoué

Source image : solidarite-sante.gouv.fr

Aussi appelé « traumatisme crânien non accidentel » (TCNA), la définition du syndrome du bébé secoué désigne un traumatisme crânien qui survient lorsque qu’un adulte saisie par les aisselles ou par le thorax un enfant et le secoue violemment. La tête de l’enfant balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau percute les parois de son crâne. Cette action de l’adulte entraîne immédiatement une urgence médicale pour l’enfant. Le plus souvent, cette situation se produit lorsque l’adulte qui s’occupe de l’enfant n’arrive plus à gérer ses pleurs.

Que se passe-t-il exactement quand on secoue un bébé ?

Quand un bébé est secoué, la tête du bébé se balance rapidement d’avant en arrière et son cerveau heurte les parois du crâne. Chez les tout-petits, la musculature du cou reste encore assez peu développée, les rendant très sensible aux blessures lors d’une secousses.

Malgré l’absence de chocs, les impacts sont dramatiques pour l’enfant avec :

  1. Au niveau du cerveau : des lésions cérébrales et des ruptures de vaisseaux sanguins entraînant des hématomes sous-duraux
  2. Au niveau des yeux : des lésions oculaires et des hémorragies rétiniennes
  3. Au niveau de la colonne vertébrale : des lésions de la moelle épinière

Aucun enfant ne devrait être secoué, quels que soient son âge et sa situation.

Combien d’enfants sont-ils victimes de secouement et jusqu’à quel âge ?

Plusieurs centaines d’enfants en France sont victimes du syndrome du bébé secoué et ce chiffre est certainement sous-évalué en raison de la méconnaissance du diagnostic. Perpétrée parfois volontairement par l’adulte, le secouement d’un bébé est une maltraitance entraînant de lourdes conséquences : en France, 1 bébé sur 10 victime de secouements décède. Les autres en subiront les conséquences toute leur vie.

Dans la plupart des cas, les épisodes de secouement ne sont pas des actes isolés et concerne majoritairement les enfants de moins d’1 an mais les enfants plus âgés peuvent aussi subir de graves blessures.

Les chiffres clés de Santé Publique France :

  • Plusieurs centaines d’enfants sont victimes
  • Les victimes ont majoritairement entre 2 et 4 mois
  • 2/3 des cas concernent les bébés de moins de 6 mois
  • 1 victime sur 10 décède
  • Les 3/4 présentent des séquelles graves sur le long terme
  • les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois

Quand suspecter un syndrome du bébé secoué ?

Pour prévenir de ce syndrome, il est important de surveiller l’enfant et l’environnement dans lequel il évolue.

Éléments clés à surveiller chez l’enfant :

  • Surveiller le comportement de l’enfant et les manifestations de malaise, gêne ou de souffrance psychologique en présence de certains adultes
  • Un bébé ne peut pas se blesser seul : il faut s’inquiéter si l’on observe des contusions, ecchymoses ou hématomes

Les facteurs de risques dans l’environnement de l’enfant :

  • Sexe masculin
  • Prématurité ou complications médicales périnatales
  • Séparation mère enfant en période néonatale
  • Grossesse multiple ou rapprochée
  • Grossesse non désirée
  • Pleurs inconsolables
  • Troubles du sommeil
  • Difficultés pour manger
  • Interventions antérieures des services sociaux

Les lourdes conséquences du syndrome du bébé secoué

Les symptômes immédiats

Après avoir secoué un bébé, certains symptômes peuvent survenir immédiatement avec :

  • Une somnolence inhabituelle et des troubles de la conscience
  • Une rigidité du corps ou au contraire une perte du tonus
  • Des mouvements anormaux ou des convulsions
  • Des difficultés pour respirer ou des pauses respiratoire
  • Une diminution de l’appétit, un refus de manger ou des vomissements sans raison apparente
  • Une perte des sourires ou des babillage habituels
  • Une extrême irritabilité ou des pleurs inhabituels
  • Des mouvements anormaux des yeux, des pupilles de diamètre inégales ou un enfant qui ne suit plus du regard

🚑 Comment réagir ?

Il est vital de contacter au plus vite les secours médicaux d’urgence en appelant le 15 ou le 112 (114 par sms pour les personnes sourdes ou malentendantes) : des soins précoces sont indispensables pour diminuer les séquelles neurologiques.

En attentant l’arrivée des secours, il convient de :

  1. Placer le bébé sur le côté en position latérale de sécurité s’il vomit ou s’il convulse.
  2. Si présente, prendre en charge la fièvre
  3. S’assurer que l’enfant n’a pas faim, soif, trop chaud (ou froid) et s’il ne doit pas être changé
syndrome du bébé secoué

Source image : solidarite-sante.gouv.fr

Les séquelles graves du syndrome du bébé secoué

Les conséquences du syndrome du bébé secoué peuvent être dramatique pour l’enfant. Il peut entraîner des séquelles à vie dont :

  • Un retard du développement psychomoteur
  • Des troubles cognitifs et un retard des apprentissages (lire, parler..)
  • Des déficientes intellectuelles
  • Des troubles du comportement
  • Des troubles de l’alimentation
  • Des troubles du sommeil
  • Des convulsions
  • Une paralysie
  • Des éficiences visuelles
  • Un déficit auditif ou surdité
  • Dans les cas les plus grave, le décès de l’enfant

Le diagnostic du syndrome du bébé secoué

Après son arrivée à l’hôpital, le bébé secoué va bénéficier d’un examen complet. Un attention particulière va être portée sur la recherche de lésions :

  • un bilan biologique avec une prise de sang
  • un examen ophtalmologique
  • un scanner cérébral
  • une IRM (imagerie par résonance magnétique)
  • des radiographies du squelette

Si le diagnostic du syndrome du bébé secoué est posé, le procureur de la République est immédiatement saisit afin de protéger l’enfant et décider des suites judiciaires à donner (enquête pénale…)

Comment éviter ce drame ?

S’occuper d’un enfant n’est pas une chose facile et il arrive parfois que son nourrisson semble inconsolable. Garder votre calme et ne secouez en aucun cas votre bébé. Un bébé pleure 2 à 3 heures par jours pour diverses raisons (faim, besoin d’un câlin, besoin d’être changé…), c’est sa manière de communiquer avec vous. Assurez-vous :

  1. Qu’il n’a pas de fièvre. Le cas échéant, la prendre en charge
  2. S’assurer que l’enfant n’a pas besoin de boire, manger, d’être changé ou plus ou moins couvert
syndrome bébé secoué

Source image : solidarite-sante.gouv.fr

Et n’hésitez pas à :

  • Le prendre dans vos bras
  • Lui frotter doucement le ventre
  • Créer un environnement calme avec des lumières douces
  • Chanter ou faire écouter de la musique douce
  • Partez en promenade, en porte-bébé, en poussette ou même en voiture (le mouvement calme les nourrissons)
  • Proposer une tétine ou votre petit doigt pour qu’il puisse téter
  • Lui donner un bain

Si vous pouvez appeler quelqu’un de confiance, n’hésitez pas afin d’avoir du soutien et dans le meilleur des cas un relai auprès de l’enfant si la personne est fiable (ne laissez jamais votre enfant à quelqu’un en qui vous n’avez pas confiance ou qui a des réactions violentes)

Si personne n’est là pour vous aider il faut :

  1. Mettre le bébé en sécurité dans son lit, en le couchant sur le dos. Il n’y a aucun danger à le laisser seul dans cette position
  2. Quitter la pièce et prenez le temps de vous calmer

❤️ Il est toujours possible de contacter quelqu’un pour du soutien :

  • « Allô enfance en danger » au 119, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7,
  • ou « Allô parents bébé » au 0.800.00.34.56 du lundi au vendredi, de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures.

Ils en parlent aussi…

Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à :

https://www.youtube.com/watch?v=vN6St7PVfUs